L'article intitulé Rétroaction multitype rédigé par Cathérine Bélec et Éric Richard porte sur l'évaluation de la viabilité de l'approche de rétroaction multitype. Il s'agit d'une méthode numérique qui, tout en intégrant les huit dimensions d'une rétroaction traditionnelle, implique une démarche réflexive sur les choix des médias et les stratégies de communication avec l'étudiant à travers sa copie. La rétroaction multitype se révèle une méthode avantageuse autant pour l'élève que pour l'enseignant. Aussi fournit-elle à l'apprenant des informations pertinentes et détaillées qui facilitent la révision en suscitant des liens affectifs avec l'enseignant. Ce dernier développe à son tour le sentiment d'efficacité professionnelle. D'où la plus value de l'approche multitype par rapport à l'approche traditionnelle. Toutefois, le bénéfice de la rétroaction multitype est loin de faire l'unanimité auprès des enseignants surtout lorsque ceux-ci prennent en compte les conditions liées à son implémentation: l'approvisionnement en équipement matériel et logiciel, le développement de la compétence numérique et d'un rapport conceptuel et affectif aux TIC. Par ailleurs, il semble nécessaire pour les auteurs de marquer la nuance entre rétroaction et justification. En effet, loin d'être un outil de justification, la rétroaction est un est média d'apprentissage qui poursuit un objectif de formation.
Cet article a interpelé ma sensibilité dans la mesure où la relation pédagogique est le pole du triangle pédagogique qui définit mon identité professionnelle. En effet, A l'inverse de la rétroaction traditionnelle dont les informations sont rarement personnalisées, la rétroaction multitype s'adresse directement à l'apprenant pour répondre à ses besoins réels. Celui-ci prend ainsi conscience de l'importance qu' accorde l'enseignant à son développement cognitif. C'est de cette prise de conscience que nait la relation de confiance dont parle la dimension affective du socioconstructivisme. De plus, compte tenu des conditions liées à l'implémentation de cette méthode, je me sens une fois de plus interpelée par la nécessité d'améliorer mon rapport aux TIC en vue de diversifier ma consommation interactive du numérique.
Par ailleurs, il me semble que Bélec et Richard ont davantage porté leur attention aux avantages et conditions de réalisation qu'à la mise en œuvre effective de la rétroaction multitype en situation concrète de classe. Les auteurs pourraient peut-être se pencher sur les facteurs temps, effectifs scolaires et densité des contenus d'enseignement pour mieux outiller les enseignants quant la matérialisation de cette approche.